Vous avez forcément entendu que Le Nouvel An « chinois » approche !
Au Vietnam, le passage à la nouvelle année lunaire est la plus grande fête de l’année et les vietnamiens la fête dans le monde entier !
Cette année, le Chien laisse sa place au Cochon, appelé Ky-Hoi au Vietnam.
A cette occasion, je vous souhaite à toutes et tous une très belle année, pleine de santé, de joies, de bonheurs et de prospérité.
J’aimerais ici partager avec vous un petit résumé de notre coutume pour fêter la nouvelle allée lunaire.
Le Vietnam compte 54 groupes ethniques. La fête du Têt est donc très riche et diversifiée.
Dans la liste des groupes ethniques du Vietnam, les H’Mong se classent au huitième rang par la population, avec près de 1,1 millions de membres dans tout le pays. Dans la province de Ha Giang, le peuple H’Mong est le plus nombreux avec près de 200 000 personnes, ce qui représente plus de 31% de la population de la province uniquement composée de groupes ethniques non Kinh. Par conséquent, à Ha giang, le Têt est très influencé par la culture H’Mong
Les H’Mong célèbrent le Têt environ un mois plus tôt que les Kinhs (la principale ethnie du Vietnam dont je fais partie). Cela provient de la différence dans le calcul du mois lunaire. Ils utilisent le système de calendrier lunaire, mais chaque mois a 30 jours et ainsi aucun mois ne vient à manquer pour terminer l’année (les kinhs dont les mois lunaires comptent 28 jours ajoutent un 13ème mois tous les 4 ans). Par conséquent, si le peuple Kinh célèbre le Nouvel An lunaire en décembre lunaire, le peuple H’Mong profite du Têt depuis le mois précédent. Ils fêtent le Têt pendant tout le premier mois de l’année, de la fin du mois de “boeuf” (correspondant au mois de novembre lunaire du peuple Kinh) jusqu’à la fin du mois de “lac” (décembre lunaire). Cette période est celle où les H’Mong viennent de terminer la dernière récolte de l’année. Ils se reposent ensemble après une année difficile, en célébrant une bonne récolte et en rendant grâce à leurs ancêtres, aux esprits et aux dieux qui les protègent.
Mais, on trouve à Ha Giang certaines familles H’Mong qui attendent le retour de leurs enfants habitant dans des régions majoritairement Kinh (province de Son La, Yen Bai et Hoa Binh) pour fêter la nouvelle année : leurs enfants ne peuvent en effet malheureusement pas prendre des congés en dehors de la période du Têt « national ».
En prévision de la fête du Nouvel An de Ky-Hoi, les H’Mong se concentrent sur le nettoyage des maisons et des autels afin de bien accueillir leurs ancêtres comme la tradition le veut. Ils ont remercié les outils de production qui les ont aidés à travailler pendant un an en les nettoyant et en les plaçant près de l’autel. Le dernier jour de l’année, au coucher du soleil, le chef de famille place les offrandes sur l’autel et, au nom de la famille, prie et brûle de l’encens pour remercier les ancêtres de les avoir protégé. Les H’Mong considèrent que la nouvelle année commence avec le premier chant du coq. Le matin du premier jour de l’année, les jeunes se baladent ensemble dans le village pour s’amuser et trinquer pour la nouvelle année.
La fête de Cau-tao est le plus grand évènement pendant le Têt. Cet évènement a généralement lieu après le 2e jour du Nouvel An lunaire et dure 1 à 3 jours sur des collines relativement plates. Le chef de la communauté annonce le début de la fête et guide les gens vers l’endroit où se trouve le tronc de bambou sélectionné. L’arbre doit être droit, mesurer 9 à 12 mètres de haut, être beau et sain, ne pas avoir été étêté. Il est placé pour faire face au lever du soleil. Avant le début de la fête, le moine a rendu hommage au ciel et à la terre pour apporter bonheur et prospérité aux villageois et à leurs enfants. En retour, ces deniers lui souhaitent bonheur et prospérité à lui et à sa famille. Les garçons et les filles du village se rassemblent pour jouer à des jeux folkloriques et danser. Après avoir lancé le “pao” toute la journée, une balle de coton et de tissu, ils se rassemblent dans une maison pour boire, discuter et se raconter des confidences.
La fête de Cau-tao
Durant la période du nouvel an, et en particulier à l’occasion du premier marché de l’année, les filles H’Mong porteront la plus belle et la plus brillante de leur robe, attirant ainsi le regard de toutes les personnes qu’elles rencontreront. L’image des groupes de jeunes filles en costume ethnique traditionnel, riant, discutant et rougissant de timidité rend cette période très spéciale. C’est en effet une période propice aux rencontres amureuses.
La danse traditionnelle appelée “Khen” est toujours très présente pendant les festivités du nouvel an H’Mong. Les garçons dansent avec passion au milieu des filles qu’ils invitent à se joindre à eux.
La danse “Khen”
Les H’Mong aiment montrer la beauté de leur culture, ils sont fiers de chanter dans leur langue maternelle et de l’utiliser entre eux. Ils sont toujours prêts à la faire partager, notamment en apprenant aux visiteurs à faire de la musique avec des feuilles d’arbres ou à danser le “Khen”.
Contrairement aux kinhs, les H’Mong ne balaient pas leur maison les premiers jours de l’année car ils considèrent que les premières poussières sont un cadeau des ancêtres et des dieux pour leur porter chance.
Autre particularité, pendant les festivités du nouvel an, le foyer de la famille H’Mong reste constamment allumé.
La nourriture traditionnelle du Tet était chez les H’Mong également très différente : ils ne mangeaient que de la viande et pas de légumes. Ils considéraient que manger beaucoup de viande au début de l’année annonçait une année prospère, sans faim, le ventre toujours plein. Les familles se regroupaient ainsi pour abattre un cochon. Aujourd’hui, les plats de Têt contiennent toujours plus de légumes sans que cela soit vécu comme un abandon des traditions que les H’Mong cherchent à préserver et concilier le plus possible avec l’amélioration de leurs conditions de vie.
Le peuple H’Mong est un des 54 peuples composant le Vietnam. Imaginez ainsi la richesse culturelle que représentent les 53 autres peuples qui ont conservé leurs coutumes, leur religion et leur culture. Quelle richesse à préserver, à partager, à connaître !
C’est pour cette raison que Nuage Sauvage reste fidèle à des thés qui nous apportent leur saveur et nous ouvrent à toute une culture, nous invitent au partage, aux voyages et aux rêves !
Moi, je rêve un jour de faire un voyage d’une année entière dans mon pays pour rencontrer et découvrir ces 53 peuples, vivre avec eux, apprendre avec eux ! Pourquoi pas avec mes enfants, quand ils seront grands !